Les deux greluches et l'horreur velue
Ce matin j'ai découvert une araignée dans ma baignoire. Pas une petite araignée de campagne, une grosse araignée bien velue, bien épaisse et bien sotte à tenter de remonter les parois blanches.
Ce qui m'a remémoré une tranche de mon ancienne vie que je m'en viens te conter.
Ça n'était pas pendant l'horreur d'une pronfonde nuit, non... quoique l'histoire implique une chambre à coucher.
Biche était ado et hébergeait une copine pour le week-end. Autant qu'il m'en souvienne, c'était une copine d'internat. Ces demoiselles, la petite quinzaine, s'organisaient pour dormir dans la chambre de Biche. Ça piapiatait, ça gloussait, ça pouffait. Fiston, deux ans de moins -donc tout aussi ado- errait comme une âme en peine, yeux aux ciel, grommelant pis que pendre sur les blondes...
La soirée se déroulait normalement : parents au rez-de-chaussée vaquant à leurs occupations de parents, ados au premier en train de glousser, grommeler, murmurer, ronchonner.
Soudain, un double hurlement strident nous transperce les oreilles. Puis une cavalcade. Puis un autre hurlement très reconnaissable à mon oreille de mère : ma progéniture était définitivement en danger !!!
Je grimpe à toute allure les marches qui mènent aux chambres. Je heurte un ado plié en deux sur le palier. J'avance de quelques pas vers la chambre où les cris ont à peine baissé d'intensité. Je découvre Biche en pyjama debout sur son lit, mugissante de terreur : c'est atrooOOooce, c'est affFFffreux, un monstre énorme a envahi sa chambre !
Fiston, pété de rire, arrive à peine à bafouiller mais je comprends : le monstre est une araignée.
Petit coup d'oeil de contrôle : la copine est toujours vivante, dans la salle d'eau.
Bon, effectivement, je te l'accorde, public-chéri-mon-amour, la bête accusait un gabarit balaise.
Forte des instructions que je lui avais serinées et qu'elle avait appliquées une ou deux fois, Biche avait bien essayé de la recouvrir d'un verre à dent. D'où la présence de la copine dans la salle d'eau.
Mais l'araignée avait une envergure vraiment impressionnante. Et elle avait bougé lorsque Biche l'avait approchée subreptissement. La vilaine. D'où la présence de la demoiselle sur le lit.
Tu me connais, efficace dans l'action. J'attrape la corbeille à papier. J'en renverse le contenu sur la moquette. Et j'en recouvre l'insecte mutant. Fiston ne tient plus debout tant il pleure de rire. Biche descend du lit, se dirige vers sa copine et me lance, interloquée :
-" T'as vidé la corbeille par terre ?!?"
Accomplissez un acte héroïque et vous en serez récompensée par une réflexion ménagère....
Les choses se sont presque apaisées ensuite. J'ai envoyé Fiston dans sa chambre et j'ai installé Biche et sa copine dans la chambre d'amis ; elles refusaient de remettre les pieds sur la scène du crime.
Je dis "presque" parce que l'animation a repris quelque peu lorsque nous avons réalisé que GrosMa -ce bon vieux matou- avait profité du calme revenu pour tranquillement tenter sa chance avec le joujou planqué sous la corbeille.
Le pire est que le lendemain matin, la corbeille ne recouvrait plus rien.......
Et toi, t'en as, des histoires d'araignées ?
=^..^=