Le clinicat de MiC - tome 3

Publié le par MiC

Chaussette promise, chaussette due : voici donc la fin de mes aventures à la clinique des Lilas !
Mais il me faut t'informer, public-chéri-mon-amour, que ce tome 3 est bien moins fun que les deux premiers [
c'est atroce mais c'est ainsi]


Nous en étions à 

Jour 2, 
11h
, je descends au rez-de-chaussée déguster un cappuccino à la machine à café. 

Toi qui me lis, la prochaine fois que tu auras l'occasion d'aller te boire un petit noir à ta vending machine préférée, aie une pensée pour ceux qui souffrent, je te prie. Pourquoi donc ? Tiens, je te raconte LE process :
¤ déambulateur
¤ seringue décrochée du bazar mais toujours la perf' qui va avec, donc deux tubes autour du cou reliés auxdits objets qui bringuebalent
¤ rescotchage du coin-coin qui continue de se remplir doucettement de mon sang
¤ pochette [
brodée au xxx bien sûr] avec les sous et le portable autour du cou

C'est parti !
20 minutes, que ça m'a pris. Aller et retour. 
Mais quel délice. Quel luxe. Quelle volupté !
Un cappuccino.
Mmm
mmm

12h
, déjeuner. Non, ne m'ont pas oubliée ce coup-ci. Pas deux fois de suite. Ils n'oseraient pas...

12h30, je file me faire un second cappuccino. Le luxe, j'aime ça [
et personne ne me croit quand je dis que je suis facile à satisfaire]

12h45, je croise le kiné dans le couloir de mon étage. Belle enfumade que cette affaire-là ! 

Il me fait faire un aller-retour dans le couloir, en déambulateur alors que je reviens d'une virée au rez-de-chaussée, me donne un conseil à la noix et basta ! Bien évidemment, cette consultation kinésithérapeute sera facturée pour un minimum de 50€. Étonnamment diplomate, je me montre quasi aimable [
suite de l'anesthésie certainement, il n'est même pas joli garçon]

14h, l'anesthésiste déboule dans ma chambre, en tenue de travail. Sans frapper bien sûr. Ah ben non, il s'est gourrache de chambre. Donc demi-tour. Sympa !!! Soudain il réalise que ma seringue n'est pas branchée sur le bazar.
V'là t'y pas que je me fais eng... ! 

J'ai bien compris que je n'ai pas été une patiente facile-facile, mais quand même. 
Le bon docteur me précise que c'est un produit suuuper cher, que c'est pas toutes les cliniques qui le proposent, qu'il faut que je le rebranche illico. 
Ah ouais, et comment ? 
Suis la malade, moi, je ne sais pas brancher les méga seringues sur les bazars
Je vous ferais dire. 
D'abord.
Naaan mais ho

Il repart.
Dans la minute qui suit une infirmière arrive et me rebranche le bazar.
Pfff

15h, la perceuse reprend à l'étage en dessous. Okay. Je respiiiire. Je respiiiiiiiiiiiiiiiire. Je suis caaalme. Très caaaaaaaaalme.

16h, alors que je commençais sérieusement à ronger mon frein, je découvre en écoutant les conversations dans le couloir si sonore que... jamais tu ne le croiras, public-chéri-mon-amourqu'il y a une terrasse juste à mon étage ! 

Ni une ni deux, je fonce. Enfin... façon de dire. Pas folle, j'avais pris le temps de repérer comment débrancher la méga seringue. Héhéhé. Parce que toujours le même process, en ajoutant un livre coincé dans le caleçon-cocooning parce qu'il ne tient pas dans la pochette [
Silia, pour la prochaine, faudra y penser. Ah ben non, j'ai dit que c'est la dernière]

Instant de félicité suprême : soleil, petit vent, presque pas de gens. Mon pied est tellement gonflé que je n'ai pas mal du tout [
je ne suis pas dupe : c''est normal et ça va changer] Je fais ma cake et passe quelques coups de fil de frime "devine où j'suis ?" mais pas longuets parce que oui, bon, je l'avoue : je fatigue vite.

17h30, retour à la chambre. Marie m'interpelle : "Je ne vous ai pas beaucoup vue, vous êtes toujours en vadrouille". Le temps que j'accommode les yeux, je me rends compte qu'elle est tout sourire. Je comprendrai pourquoi le lendemain.

18h, dîner. Sont complètement tarés dans les hôpitaux. On sait que c'est rien que pour arranger les gens qui travaillent en cuisine, mais quand même... Sont tarés dans les hôpitaux, je maintiens.

Nuit, je ne dirai rien sur les folles infirmières de nuit. Toujours le même souk. Le pied dégonfle. La méga seringue est vide. Miss DOLO fait quelques tentatives. Tu peux crever, pétasse [on peut lui parler comme ça à Miss DOLO] j'ai une pêche d'enfer !

3.JPG Jour 3, mercredi.
C'est aujourd'hui que je pars.
Yeeha !

matin, je t'épargne le détail du ballet de gens qui passent dans ma chambre. Qui ose croire qu'on se repose dans un hôpital ou une clinique ? On enchaîne des après-midi torves sur des matinées épuisantes.

8h20, petit déjeuner. Oui, tu l'as bien compris, ces dames m'ont encore oubliée
Double ration de pain et de beurre d'office. 
Non négociable.
Naaan mais

8h45, Dr Sh passe. Très business-business. M'explique que je dois descendre à son secrétariat récupérer toute la paperasse. Et payer les 400 € de dépassement. [
ben voyons]

9h, Marie me sent pressée et me met en tête de liste -une fois encore- pour le dépiautage. Elle m'explique qu'il me faut passer aux Admissions pour récupérer la paperasse. Et payer les 200 € de dépassement pour l'anesthésiste [
bis repetitam]

9h45, dépiautage. 

Marie applique une technique d'un modernisme époustouflant, dont jamais tu ne  soupçonnerais l'existence:  on tire d'un coup sec. Si, si, j'te jure ! 

Elle commence par la cuisse : zlip ! [
bip] de [bip] que c'est pas cool. Oui, je me suis exprimée. Marie sourit et me précise que "c'est bien, ça prouve que la perf' était bien posée sur le nerf, là où il fallait qu'elle soit" [
tous des sadiques, je le savais]

Du coup, suis un peu tendue pour le coin-coin. Mais le coin-coin est gentil. Le coin-coin se laisse faire. Rien senti ! Ch'est un bon coin-coin, cha madame.

Marie est pétée de rire. Je la remercie pour sa gentillesse et son professionnalisme.

10h15, à ton avis ? Hein ? Hein ? Oui, gagné : cappuccino.
Où je suis dégoûtée de la vie : une dame a des béquilles mauves. Trooop belles. Les miennes sont bleues. Bleu moche. La vie est mal faite. épissétou

Le cappuccino, c'est pour avoir l'énergie nécessaire pour le marathon-au-déambulateur. Car il te faut savoir, public-chéri-mon-amour, que la clinique des Lilas est toute en long. Que le bureau des Admissions est juste à côté de la machine à café chère à mon coeur [
50 cts le cappuccinno] Et que, bien évidemment, le bureau du Dr Sh est à l'autre bout !

Et voilà donc notre MiC préférée, clopin-clopant tout le long du long couloir, avec changement de niveau pas bien fastouche à gérer en déambulateur mais géré quand même. Naaan mais. Seul un monsieur m'a aidée en me tenant une porte, les autres se contentant de me jeter un regard de commisération ou de détourner les yeux. Pourtant, la MiC est maquillée et souriante [
merci le Grinch et Christophe ALEVÈQUE me racontant Zorro]

11h15, v'là t'y pas que je croise le kiné dans le couloir. Qui tient absolument à m'expliquer comment monter et descendre des escaliers avec des béquilles. Que je n'ai pas. Mais je béquille depuis que j'ai 12 ans, PÔV TACHE!!! Nan, je lui ai pas dit ça. J'ai été charmante et presqu'aimable [
j'espère que ça va me passer, ça devient louche]

Tout est calme. Dans ma chambre. C'est toujours la foire dans le couloir. On entend tout. Même pas besoin de brancher le Grinch en brodant. Je comprends pourquoi Marie était ravie de me voir cavalant par monts et par vaux. Une dame qui s'est faite opérer la veille leur fait un chambard d'enfer parce qu'elle ne veut pas sortir de son lit. Un monsieur l'a fait une fois et exige qu'elles soient là à chaque fois qu'il bouge. Pourquoi ai-je la triste impression que ces deux-là vont avoir un mal fou à se rétablir ?

Smiley.jpg

Nous arrivons doucettement [
le premier qui dit clopin-clopant... il sort !] à la fin de l'histoire de mon clinicat.

DH arrive à midi pile. Je termine ma valise. Il a les béquilles. Les bleues. Humph. Je rends le déambulateur que DH a bricolé suite à un écrou qui s'était sauvé. Il a vérifié le siphon: la boucle d'oreille était irrécupérable.

Je dis au revoir à Marie. 


      Cadeau Bonux : billet d'humeur 

DH est passé retirer les médocs à la pharmacie :

¤ l'anesthésiste a prescrit 30 jours d'antiphlébite -une piqûre dans le ventre par jour- alors que je suis plâtrée 3 semaines
¤ le Dr Sh a prescrit des anti-inflammatoires qui sont incompatibles avec les antiphlébites.

J'ai donc 5 boites de médocs à rendre à la pharmacie, payés et non restituables de façon intelligente.

Il est une logique qui m'échappe.

Ce doit être la même qui fait que ma chambre particulière -/-100 € de supplément quotidien-/- m'est facturée mercredi à moi qui pars à midi, mais aussi à la personne qui m'y a succédé et qui y est entrée à 15h ce même mercredi.
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M
Je suis infirmière de nuit. Je ne suis JAMAIS entrée dans une chambre sans frapper (ça permet de zapper quand on regarde certains films sur canal !) et la lumière du couloir me suffit la plupart du temps pour faire les soins. Et avec le sourire !! Pourquoi certaines ne le font pas ? C'est vrai que la charge de travail est de plus en plus lourde et les patients de plus en plus exigeants (dépassements d'honoraires) mais nous dans le privé n'en voyons pas la couleur et certaines craquentBonne convalescence, continuez vos billets d'humeur !
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M
oh je me doute bien que j'ai eu droit au duo "spécial MiC". elles étaient gratinées... je sais que c'est un métier loin d'être fastouche. bon courage et merci pour les voeux de convalescence
D
"je ne cherche même pas à comprendre  "  "DH sait qu'il ne doit pas se faire refourguer TOUTES les boites de médoc "Dans ce cas il ne faut vous en prendre qu'à vous... :>)))
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M
nan, au pharmacien qui a émis le doute mais qui a malgré tout, tout vendu à DH.
F
Quand j'apprends par Fifille (3ème année d'infirmière)tout ce qu'on leur dit de faire pour le bien-être des patients, quand elle nous dit combien c'est difficile à l'ultime examen ou la moindre erreur est illiminatoire, je me demande comment certaines infirmières ont réussi à passer.
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M
Fifille sera une future Marie, j'en suis sûre. je pense que ces nénettes sont motivées, puis complètement dégoûtée du métier. je peux les comprendre. pour une comme moi à l'étage, je te dis pas le niveau des autres. je parle de l'énergie de s'en sortir, de guérir. de la pêche, quoi ! bien évidemment.  bon courage à Fifille.
D
Mais associer  des anti inflammatoires non steroidiens et des anti agregants plaquetaires ce n'est pas une contre indication absolue ..et cela ne l'a jamais été!Après on voit au cas par cas ...tout depend de l'inti inflammatoire ,de la durée du traitement etc...
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M
je ne cherche même pas à comprendre. j'ai pu faire sans anti-inflammatoires et c'est très bien. et dorénavant, DH sait qu'il ne doit pas se faire refourguer TOUTES les boites de médoc
C
C'est curieux comme les cliniques se ressemblent à un bout ou l'autre de notre beau pays !!! J'ai été beaucoup moins zen que toi au niveau du séjour, heureusement le neurochirurgien était excellent et très humain.Je te souhaite une excellente convalescence et surtout plus de clinique.Merci pour ton récit plein d'humour malgré tout, tiens je te le dis juste à toi : mes béquilles sont rouge 815 ;o)
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M
toi, je te cause plus... j'ai justement vu une canne anglaise rouge ce midi. je suis dégoûtée de la vie !!! heureusement que j'en ai terminé avec ça. pfff. pourquoi bleues, hein ? pourquoi ? ceci étant, est-il normal que l'humanité d'un seul médecin sauve un séjour ???
M
voilà quelques jours que j'ai découvert ton blog et je ne m'en lasse pas! c'est le premier que je visite dés que j'ai le temps de me connecter. j'aime ton humour ta façon d'écrire ..... enfin j'aime tout et pissétou! bon courage à toi pour la fin de ta convalescence. et à demain par blog interposé bien sur!
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M
ravie de te plaire, Malilène. savoir que j'ai un public me force aussi à prendre de la distance.
W
Heureusement que le récit est drôle ! car bon le trou de la sécu on sait d'où il vient... ça me rappelle qu'enceinte et avec un mal de dos terrible, je me suis retrouvée aux urgences... ben prescription de médoc... sans être méfiante, je regarde néanmoins la notice et là... horreur ! en rouge y'avait écrit "ne pas donner aux femmes enceintes"... bref, j'ai souffert le martyre mais je n'ai pas pris !le lendemain, j'appelle mon médecin qui a failli me raccrocher au nez pour appeler le samu !!! effectivement enceinte ce médoc (me rappelle pu ce que c'est !) provoque des fausses couches ou un bb préma... et bon, enceinte jusqu'aux dents ça se voyait et je lui avais dit en prime... je pense qu'il s'est dit que ça devait être une grossesse nerveuse et que j'étais Grosse et pissétou !bref, après coup on en rigole... Jaune !!!en tout cas j'aime beaucoup ta façon de raconter !
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M
atroce ton histoire ! heureusement que tu es curieuse!  merci pour le compliment
D
Euhh c'etait quoi au juste les medicaments incompatibles ....sans trahir la deontologie bien sur ! ???
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M
des anti-inflammatoires en médoc avec des antiphlébites en injection. Mais il parait que finalement non. en tout cas, j'avais décidé de faire avec le minimum de médocs. donc ...
P
Effectivement récit doux amer mais que tu racontes si bien, on a le goût du cappuccino dans la bouche, la douleur des déplacements et des perfs, le soleil sur la terrace, tout -sauf peut être le récit d'alevec sur Zorro, connais pas celle là!!!Mais aujoud'hui est un grand jour pour toi!!! On enlève ton platre!!! Alors là, on attend l'histoire aussi!!!!grosses bises ma belle
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M
merci  :-)  je raconterai ça, bien qu'il y en ait moins que pour le clinicat, on s'en doute
C
Heu, je suis peut-être moins zen que toi, mais la pharmacie, elle aurait bouffé ses boîte de médoc! Ils ont la responsabilité de vérifier la cohérence des prescriptions! Et appeler le cas échéant les dit médecins. Fallait pô te laisser faire!  Bref, avecton recit, on rigole mais laisse vraiment un goût amer... Système pourrit jusqu'à la moelle... Bizzzzz
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M
eh ouais, mais c'est DH qui est allé à la pharmacie. et le pharmacien en a profité. il a vérifié la cohérence, semble-t-il. mais son raisonnement a cessé au premier gling du tiroir caisse
F
Je vais te "consoler " un peu pour ton supplément chambre particulière: la chambre elle-même, et TOUTES les chambres hospitalières sont facturées 2 jours les jours de départ: pour celui qui part et celui qui arrive.Ah? ca ne te console pas? Ben ... moi non plus!Dis, tu y retourneras à la clinique des fleurs violettes? Ne serait-ce que pour le plâtre, non? On pensera à toi... en attenedant de te lire:)
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M
eh ben c'est un scandale ! surtout quand on sait que le personnel est payé au lance-pierres.
A
mais faut bien payer plus pour le renouveau des lits d'hopitaux pour que l'entreprise de DH vende plus, et pour que DH puisses avoir un bonus supplémentaire à la fin de l'année, non ? ouais, c'est vrai que c'est dégueulasse :-( t'aurais dû leur demandé pourquoi l'histoire de la chambre facturée 2 fois la même journée
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M
oh j'ai renoncé à pousser ma gueulante : les infirmières n'y sont pour rien
M
Tu as bien mérité tes quelques jours de repos pas de doute. Tiens en passant, et toujours pour parler lecture, connais-tu Robin Cook, romancier (également médecin) à ne surtout pas conseiller aux personnes devant se faire hospitaliser. En tout cas des maîtres en comptabilité à la clinique des Lilas
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M
j'en ai lu un. pas trop ma tasse de thé. mais maintenant que tu me dis que c'est un toubib, je comprends mieux.
C
Ohlala ! ca me rappelle des souvenirs de clinicat... Ils sont tous pareils les hopitaux mais que c'est drole une fois qu'on est rentré chez soi !
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M
la prochaine fois, essayez de prendre des notes : tout de suite la distance est là !
P
Je ris bêtement devant mon écran... Et pourtant, je crois que tous les gens qui sont hospitalisés sont passés par là... mais peu ont ton humour et ton talent pour le raconter.Bon, c'est pas tout ça, mais demain... déplâtrage aux Lilas ??J'espère qu'ils ne t'ont pas oubliée sur la liste des rendez-vous !
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M
mais non, voyons, pas bêtement... merci pour le compliment. ça me fait gonfler la cheville. hihihi
Z
T'casse pas l'bobichon a trouver une logique là ou il n'y en n'a pas ! Pour les prescriptions ....> super coordination entre les toubibs ! Pour le lit ...> rentabilité quand tu nous tiens .... En tout cas merci pour ce récit aigre-doux.
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M
vu le Dr Sh aujourd'hui qui m'a dit que non pas du tout... n'empêche, j'ai maintenant 6 boites 1/2 de médocs qui ne servent à rien et vont donc repartir dans le circuit